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Le travail se fait généralement sur panneau de contreplaqué avec des techniques mixtes à base de colle animale, de pigments, de plâtre, de kaolin, parfois de cendres ou de terres. Des collages peuvent intervenir, ou des dessins à la mine de plomb, ensevelis par la matière puis redécouverts, puis à nouveau recouverts...

 

Cette technique est au service d’une sorte d’archéologie picturale qui veut sauvegarder de l’oubli les êtres et les lieux qui disparaissent: un travail de mémoire qui cherche à éviter que le monde ne se vide de lui-même à mesure que les vies s’éteignent et que les lieux s’effacent.

Peut-être est-ce là un processus plus ou moins conscient pour surmonter les disparitions et l’exil douloureux auxquels j’ai été très tôt confronté durant mon enfance et mon adolescence.

 

Cette approche peut être nostalgique, sombre. Mais elle laisse aussi la place à la rêverie plus lumineuse et colorée, en particulier quand le regard se porte sur les paysages, les ciels, les espaces ouverts, la terre de l’enfance.

 

Une partie du travail récent est le résultat d’une réflexion sur la représentation que nous pouvons avoir du monde après la tragédie de la Shoah, après cette défaite de la pensée et de la raison humaine au coeur d’une Europe hautement civilisée.

La découverte des lieux de l’extermination en Pologne, la lecture de la poésie de Paul Celan ou de Yitskhok Katzenelson, de l’oeuvre de W. G. Sebald et de Vassili Grossman m’ont durablement imprégné et amené à cette volonté de susciter le souvenir des disparus, de rendre justice à celles et ceux qui ne sont plus à présent qu’un peu de poussière chassée par l’oublieuse mémoire des hommes.

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